©Louise Quignon
Pièce pour 5 acteurs
1h50
Mise en scène
> Delphine Battour
Scénographie
>Marianne Rivierre
Création lumière
> Lucas Samouth
Création vidéo
> Valentin Dabo
Distribution
Melvin Coppalle > Gary
Jean-Pierre Fermet > Brian
Willy Maupetit > Mark
Emmanuel Pagan > Robbie
Agathe Sidaine > Lulu
Il y a Lulu et Robbie qui semblent être un couple.
Il y a Mark qui va acheter le couple.
Il y a Gary, un jeune prostitué.
Il y a Brian qui fait passer un entretien d'embauche à Lulu.
Dans un monde dépourvu de repères, dépourvu d'idéologies,
ces cinq personnes se raccrochent à l'argent : acheter, vendre.
Acheter l'humain, acheter les relations, acheter le sexe.
"Le dessert, ce sera une vraie surprise, je vous le dis. J'ai hâte d'être au dessert". - Lulu
Shopping and Fucking s'inscrit dans le mouvement britannique des années 1990 : le théâtre In Yer Face. Cette décennie marque la fin du bloc soviétique, le début de la mondialisation, le début d'internet et des nouvelles technologies, c'est la montée en puissance de l'individualisme et de la surconsommation. Ce que l'on s'aperçoit au fil de la pièce, c'est la déshumanisation total des personnages, la perte de repère, la perte d'idéologie qui est due à leur époque, leur génération. Mark Ravenhill écrit à propos de son texte : « Dans la pièce, les personnages essaient simplement de trouver du sens à un monde dépourvu de religion et de croyance. ».
Shopping And Fucking est la troisième pièce que je mets en scène. Mon travail s'axe sur une recherche avec les comédiens, de s'approcher au plus près du réalisme, qu'ils se servent de leurs vécus, de leurs ressentis pour retranscrire des émotions les plus justes possibles. Nous avons commencé cette année avec des improvisations sur des thématiques très fortes telles que la rupture, les déclarations d'amour, la mort, etc. afin de permettre à l'acteur de surpasser ses limites. Lorsque nous avons commencé le travail du texte, nous avons décidé d'accentuer l'aspect de la dépendance entre les personnages : une dépendance émotionnelle, une dépendance aux drogues, une dépendance à l'argent. Cette
pièce traite essentiellement des relations humaines détruites à cause de la dépendance. Pour cela, le travail scénographique s'est pensé autour d'espaces communs à notre quotidien : un salon, une chambre d'hôtel, une salle d'attente des urgences, un bar, une cabine d'essayage, un bureau. Nous avons décidé de matérialiser ces espaces au plus près du réalisme. La nourriture est un élément scénographique très important également. Les personnages sont constamment en train de se nourrir principalement de plats préparés et de cacahuètes.
Les espaces communs, les costumes actuels, les dates actualisées permettent au spectateur de s'identifier rapidement aux situations face auxquels sont confrontés les personnages.
Cette pièce tourne autour de l'argent, des relations humaines dans une société remplie d'images choquantes qui ont tendance à déshumaniser les rapports sociaux. La pièce traite de l'aspect consommateur de nos sociétés : jusqu'où pouvons-nous aller pour de l'argent ?
Delphine Battour
Metteure en scène
©Louise Quignon
4 mars 2015 / Festival Entrez dans l'Arène à l'Université Rennes 2
27 mars 2015 / Festival Les Estudiantines à Bordeaux
5 mai 2015 / Festival L'Arène s'invite à l'ADEC, Rennes
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L'imprimerie nocturne, 13 mai 2015.